Chers Présidents,
Chers Secrétaires Généraux,
Chers Militants et Chers Amis,
Le Congrès Confédéral de Strasbourg s’est prononcé. Dont acte. Mais le débat et le combat sont plus que jamais d’actualité. Nous devons nous battre pour faire le score le plus élevé possible aux élections prud’homales du 3 décembre prochain. Nous devons aussi gagner le débat de la démocratie et de la transparence dans notre maison. L’avenir de la CFTC dépend de ce combat et de ce débat.
Je voudrais d’abord remercier tous ceux qui ont voté pour le projet que j’ai porté, « pour que vive la CFTC ». A tous ceux qui m’ont apporté leurs voix, à tous ceux qui ont témoigné de l’intérêt pour mon projet, à tous ceux aussi qui m’ont demandé de poursuivre la route, je veux vous dire que nous allons continuer de lutter, au sein de la CFTC, pour la démocratie, pour la transparence, pour un syndicat moderne et utile, et « pour que vive la CFTC ».
A tous ceux qui n’ont pas pu, pas voulu, ou pas osé partager mon projet et mes convictions, je voudrais les assurer que je suis plus que jamais attaché à la CFTC, à ses valeurs de justice, d’humanité, de proximité et d’universalité ; que la parole vaut mieux que le silence, que le courage vaut plus que la résignation, que le projet vaut plus que le bilan.
Je voudrais, à mon tour, tirer quelques leçons du Congrès de Strasbourg et vous livrer quelques informations.
La CFTC est aujourd’hui un syndicat partagé.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes.
- Le rapport d’activité a été approuvé par 64.9% des voix (97.6% en 2005).
- Le Président élu a recueilli 60.6% des voix (89.7% en 2005).
- Le mieux élu de la liste victorieuse n’a recueilli que 66.6%.
- Le nouveau Secrétaire général – élu 22ème sur 22 – n’a recueilli que 52.1% des voix.
- J’ai moi-même obtenu 44.6% des voix.
Il faut d’abord se féliciter que, dans un syndicat comme la CFTC, il y ait eu un choix possible entre deux candidats. Il faut aussi admettre qu’il existe aujourd’hui un vrai débat interne, parmi les militants, sur les enjeux essentiels pour notre maison.
La démocratie a été confisquée et maltraitée.
3 238 mandats ont été validés (4 269 en 2005). De très nombreux syndicats n’ont pu s’inscrire pour de basses raisons informatiques…
Les voix de plusieurs syndicats – hôtellerie et restauration, union des retraités, etc... – ont été « verrouillées ».
La Commission des mandats a été « contrainte » de vérifier la validité des mandats. Elle a accepté de le faire « par sondages »…
Le challenger n’a eu droit qu’à 4’ de parole contre 45’ au président sortant, et candidat à sa réélection.
Pourquoi avoir tenu à organiser ce Congrès avant les élections prud’homales et non pas après, comme la raison l’imposait ?... Il était toujours temps de modifier les dates prévues, la donne politique ayant changé les enjeux !
La transparence a souffert.
Le système informatique INARIC a « contrôlé » l’organisation des votes au Congrès ; sans qu’il soit accessible à l’un des candidats.
Rien n’a été organisé pour assurer le débat au sein du mouvement, du site officiel, du Congrès ; comme si le débat était interdit !
Après avoir d’abord nié l’existence d’un chèque émanant de l’UIMM et annoncé une procédure en diffamation, la direction actuelle a dû finalement concéder que cette somme avait bien été perçue, qu’elle entrait dans le cadre d’un partenariat avec l’UIMM.
A noter que je n’ai toujours reçu aucune assignation pour diffamation et qu’aucun militant n’est en mesure, à ce jour, de connaître l’affectation de cette somme.
Les débats de fonds n’ont pas eu lieu.
Au-delà des discours d’autosatisfaction et de déception, c’est sans doute le plus grave et qui aura marqué ce Congrès.
Toute la presse et les experts s’en sont fait l’écho (voir la revue de presse sur le blog ci-après). Rien sur la représentativité, rien sur le positionnement de la CFTC, rien sur son évolution ; bref rien sur son avenir !...
Refuser le débat ou le nier, c’est refuser le mouvement ; et refuser le mouvement, c’est accepter la mort lente.
Nous avons aujourd’hui un syndicat sur la défensive, voire sur la résignation – et les grandes phrases de protestation n’y changeront rien – là où nous avons besoin d’un syndicat moderne et offensif, avec un projet, une volonté, une ambition, un enthousiasme. C’est d’ailleurs ce que nous demande bon nombre de militants.
Certains dirigeants et certains militants également m’ont reproché d’avoir trahi le mouvement, d’avoir voulu salir des dirigeants, d’avoir voulu semer la confusion, d’avoir voulu diviser. J’ai été sensible à certains commentaires. Mais est-ce une valeur de la CFTC de cacher les réalités, de couvrir les dérives, de masquer les ambiguïtés ?... On peut être fidèle, solidaire, légitimiste sans faillir, jusqu’au jour où l’on est convaincu que l’essentiel est en cause ; alors on doit pouvoir réagir, sans avoir à rougir !... C’est en pensant aux 25 résistants de 1964 que j’ai accepté, en mon for intérieur, de prendre mes responsabilités et de m’engager.
C’est pour cet ensemble de raisons que j’ai décidé – fort des 44.6% de voix qui se sont portées sur mon nom – de poursuivre ma route et de m’engager plus encore pour rassembler ceux qui veulent le changement, plus de démocratie, plus de transparence à l’intérieur de notre mouvement ; pour que la CFTC s’ouvre à la diversité ; pour conquérir des droits nouveaux ; pour la justice dans le monde et au travail ; « pour que vive la CFTC ».
Joseph CRESPO,
Président de la Fédération CFTC Métallurgie
5 commentaires:
Ce congrès n'a pas été le reflet du terrain, il a été loin des militants, et surtout loin des grandes questions qu'il était important de soulever ...
La CFTC à un besoin vitale de changement. Celui que vous incarnez ! Vos idées sont novatrices et permettront que le syndicalisme évolue et perdure dans notre société.
Sachez que nous vous suivrons !!!
Déçue du congrès qui n'en est pas un. Pas de démocratie. Je regarde le JT et ils parlent du congrès du PS où tous prennent la parole.
Ton message sur le blog est véridique. Tu continues. Ca prouve que tu ne te présentais pas pour le poste mais parce que tu avais bel et bien un projet et une ambition.
Je regrette, pour la démocratie du mouvement, que l'équipe sortante est refusée à Joseph de présenter son projet aux militants en tant que candidat à la présidence du mouvement. Un modèle (où l'équipe sortante contrôle les prises et les temps de parole) à faire évoluer d'urgence pour la survie du mouvement ! Un congrès d'auto-satisfaction qui nous conduit à l'échec. Rendez-vous le 3 décembre 2008 au soir.
J'espère qu'après le 3 décembre quels que soient les résultats des prud'homales on entendra parler de prise de responsabilités nationales pour l'avenir de la CFTC. pour l'instant avec Jacques Voisin et Philippe Louis il n'y en n'a pas...
Bonjour,
Je vous remercie pour ces informations, d'autant plus précieuses que ni la presse, ni les publications internes CFTC (!) ne les ont données.
Je suis abasourdi par les faits et par l’importance des chiffres que vous citez, surtout celui du quart des mandats invalidés !!! J’ose à peine imaginer le tollé que provoquerait dans l’opinion (et à juste titre) une telle
«organisation» des consultations au sein du congrès du Parti socialiste qui a lieu actuellement.
Je trouve donc un peu paradoxal que vous vous félicitiez qu’il y ait eu « un choix possible entre deux candidats » : c’est quand même la moindre des choses, et la manière dont ce choix a été présenté est parfaitement scandaleuse.
Cordialement, et avec tous mes vœux de succès pour l’avenir.
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